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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/116

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FABIEN.

Oui, Madame.

(Silence. Elle n’ose plus ouvrir les yeux.)
FANNY.

Et… il y avait une autre personne avec lui, n’est-ce pas ?

(Elle attend la réponse, le visage levé, les yeux clos.)
FABIEN, (très bas.)

Oui, Madame.

(Du bout du bras, imperceptiblement, elle chasse Fabien.)
FANNY.

C’est bien, allez-vous-en ! allez-vous-en ! (Le concierge sort par la porte du corridor. Restée seule avec Gaston, qui est redescendu pendant ce temps, elle pousse un grand cri déchiré, et jette la chaise à laquelle elle se cramponnait.) Ah ! le misérable, le lâche, le lâche ! Il est parti, ils sont partis !… C’était vrai !… Votre sœur était ici !…

GASTON, (qui bondit.)

C’était vrai ?… cette chose !…

FANNY.

Oui, c’était vrai, oui !… Ils sont partis, ils s’en vont !…

GASTON, (à tue-tête.)

Et vous les avez laissé s’enfuir !… Vous saviez que ma sœur était là… nous les avions sous la main et vous les laissez s’échapper… Mais c’est de la démence !…

FANNY.

Oui, elle était là… oui, je plastronnais devant vous… je le couvrais de ma présence… Je les avais surpris, j’avais enfermé votre sœur à clef,