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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/145

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DE CHARANCE.

À nous en retourner… Vraiment… tel est votre avis ?…

FANNY.

Dame ! Que voulez-vous que nous fassions de plus ? Nous avons tout épuisé. De quoi avons-nous l’air, à la fin !… D’une noce de vaudeville !… Voyez-vous ce cortège emboîtant le pas derrière cet homme et cette femme… Mes amis, il n’y a plus qu’à rentrer chez nous, prendre notre parti de l’irrémédiable et faire au moins que nous ne devenions pas risibles !

DE CHARANCE.

Je ne crois pas, Madame, qu’on puisse se moquer d’un père qui se défend avec désespoir et qui se défendra avec toute la force de son indignation, je vous le garantis. La résignation vous vient avec facilité ! Après tout, vous ne dépendez que de vous-même ; il y a moins d’affaires engagées, moins de choses en jeu de votre côté que du nôtre…

GASTON.

Mais, Madame…

DE CHARANCE, (lui imposant silence.)

Une seconde, Gaston… Madame, vous nous conseillez à chacun la résignation et le renoncement que vous vous distribuez avec un sang-froid que vous n’aviez pas, hier encore, et…

FANNY.

Je ne l’avais pas hier, parce que je n’étais pas persuadée encore de l’irréparable, je ne m’étais pas heurtée moi-même à l’impossible comme je viens de le faire…