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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/171

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FANNY.

Il est là… te dis-je… il guette… Et puis la porte a grincé… quelle maladresse… il faut que je reste ici quelques minutes encore… je ne puis pas sortir…

ARMAURY.

Eh bien, attends, attends… le temps que tu voudras.

FANNY.

Rentre dans ton appartement. Adieu. (Il se dirige vers la porte de sa chambre. Tout à coup elle se redresse.) Écoute !… on frappe à la porte… Tu vois… Qu’est-ce que je disais !… Ah ! le gredin !…

(En effet, un imperceptible toc toc, comme un frottement sur le bois a eu lieu. Marcel a un mouvement pour aller fermer la première porte qui est restée ouverte, elle le retient et le repousse. Colloque à voix étouffée.)
ARMAURY.

Laisse-moi fermer la porte.

FANNY, (à voix basse.)

Non ! Non ! Surtout pas !… C’est sûrement pour voir si on bouge à l’intérieur… Laisse faire. Il n’osera pas entrer ! Et s’il ose, tant mieux ! Il faut que ce soit moi qu’il trouve… Il serait désarçonné de me trouver là.

ARMAURY.

Je ne veux pas !

FANNY.

Et moi, je l’exige… c’est l’instant de l’explication ! Ah ! la canaille !… Rentre, rentre… pas toi ici !… pas toi !… (Elle le pousse avec véhémence. Dans l’ombre, ils chuchotent et luttent.) Disparais !… Je le