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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/113

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(Nathalie sort en laissant la porte de droite ouverte. On l’entend ouvrir la porte d’entrée. Maurice, sans bouger, lui fait signe de la main de disparaître dans sa cuisine. Ensuite, il va à nouveau sur le balcon, jette un coup d’œil, et se poste, attentif, écoutant les pas qui montent dans l’escalier. Il demeure un temps dans cette attitude, puis on le voit sourire à quelqu’un, tendre les deux mains en avant pour signifier : « Entrez ! » Il va au-devant de Nellie et revient la précédant… hâtif, empressé. Nellie le suit sans précipitation, elle baisse la tête. Elle a un grand chapeau, une voilette hermétique de dentelle. On ne distingue d’elle aucun trait, aucune forme.)


Scène III


MAURICE, NELLIE

MAURICE.

Soyez sans crainte, Mademoiselle, personne ici… Et personne ne peut vous avoir vu monter… (Il désigne un fauteuil. Elle refuse du geste.) Je vous attendais. Je suis très, très… très heureux de vous recevoir… (Il sourit gauchement. Silence.) C’est un peu haut, n’est-ce pas ? Voulez-vous que je ferme la fenêtre ?… Oui, oui, ne dites rien, nous avons tout le temps. (Il ferme la fenêtre et revient.) Peut-être boire quelque chose ?… (Sans mot dire, elle fait signe que non.) Au moins votre manteau… Votre voilette ! (Il fait glisser le manteau noir.) Ah ! si, j’y tiens.

(Il lui enlève doucement la voilette. Elle se laisse faire. Elle apparaît blonde, puérile.)
NELLIE.

Je suis… un peu suffoquée… Les étages… J’ai monté vite !