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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/149

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MAURICE.

Aie bon espoir !… Tout n’est pas perdu !… Je le sais !… J’en suis sûr. Tu seras peut-être un jour heureuse.

LIANE.

Que veux-tu dire par là ? Plus d’espoir, plus !…

MAURICE, (l’interrompant du geste, on voit qu’il réfléchit, qu’il s’efforce de rassembler ses idées.)

Chut ! ne parle pas. Je réfléchis… Je viens, il me semble, de juger la situation d’un coup d’œil, avec une clairvoyance, une logique… Je ne sais pas si je me trompe, mais elle m’apparaît claire, toute tracée…

LIANE.

Toute tracée, que dis-tu ?

MAURICE.

Nous sommes en plein désarroi, mais, avant tout, il ne faut pas perdre de temps… C’est à ceux qui t’aiment de s’intéresser à toi, puisque tu as mis toute ta vie dans cet homme et que tu viens d’en donner cette preuve affreuse !

(Il ouvre les bras comme devant une constatation définitive, irrémédiable.)
LIANE.

Qu’y pourrez-vous les uns et les autres ? Où je me suis brisée…

(Elle murmure en gémissant des paroles confuses de désespoir.)
MAURICE, (interrompt sa méditation et prend une résolution violente.)

Écoute. Je vais te demander une chose colos-