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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/162

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passer une nuit blanche… Et moi aussi… Ce sera même tout à fait ce qu’on appelle une nuit blanche !… Parle-moi, dis quelque chose qui me rassure… Là, à la bonne heure. Partons tous deux pour notre insomnie !… Si tu souffres, pense à moi ! Ma pensée n’est pas loin de toi. C’est tout… Allons un baiser… Que je l’entende. À mon tour. (Il donne un baiser dans l’appareil.) Au revoir, m’man. Tâche de dormir ! À bientôt !…

(Il raccroche le récepteur.)
NELLIE, (s’exclame, moqueuse, étonnée en interrompant sa besogne.)

C’est attendrissant ! J’avoue que je ne vous voyais pas sous ce jour-là !

MAURICE.

Et moi donc !

NELLIE.

Alors, vous aimez tant que ça votre mère ?…

MAURICE.

À un point que vous ne soupçonnez pas !

NELLIE, (le menaçant du bout du doigt, mutine, coquette.)

Qu’est-ce que je disais… pas bien terrible… Vous êtes un bon petit boy… un agneau…

MAURICE, (lui, la considère fixement les bras croisés.)

Hem ! Hem ! ou le loup !

NELLIE.

Ce coup de téléphone ne trompe pas. Quand je vous assurais tout à l’heure, que vous étiez un bon garçon, très gentil… très…