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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/206

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un monde ! Le fils s’instituant vengeur, se faisant forban, maître chanteur et détourneur des mineures par amour pour sa mère !

MAURICE.

Parfaitement, je suis ignoble ! Parfaitement, j’emploie les moyens les plus vils ! Je le sais bien ! Je n’ai pas le luxe de me dégoûter moi-même !

RANTZ.

Et allez donc !

MAURICE.

Quels moyens voulez-vous que j’emploie, moi, le raté, fils de cocotte, l’enfant inavoué, le déclassé, cancre ou raclure, comme vous voudrez !

RANTZ.

On se connaît !

MAURICE.

Les beaux sentiments, c’est pour vous, l’honneur, le rachat et tout le tralala… pour les richards, les heureux de la vie !

RANTZ.

Je l’attendais !… Nous y sommes ! Complet partout !

MAURICE.

Pour ceux qui ont eu comme vous les honneurs, les richesses et aussi toutes les tendresses ! Veinards que vous êtes, car vous pouvez faire les plus sales actions sous le couvert de l’honneur, de la puissance et de l’argent !… Moi, pas mèche !… J’aurais pu valoir quelque chose, qui sait ? Maintenant je suis de ceux qui ne peuvent même pas faire leurs bonnes actions avec les moyens de tout le monde. Ce qu’il y a de meilleur est encore