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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/294

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où vous voulez en arriver et ce que vous combinez. J’ai prié Henriette de ne plus jamais me parler de ce projet… à double détente. Qu’elle épouse qui elle voudra, elle est libre ! Je lui assure une fortune qui lui permet de faire son choix, mais que j’entre moi-même comme marchandise dans la négociation de ce mariage, ah ! non, non, je ne l’admettrai pas une seconde, mes agneaux !

DARNIS.

Laissez-moi parler, ne vous fâchez pas, voyons !… Tout de suite, tout de suite !…

HONORINE.

Que vous ayez sauté sur cette idée saugrenue ; mon cher Arnould, je n’en suis pas autrement étonnée. Darnis, c’est par devoir ; Fernand, par lâcheté.

ALLARD.

Ça va ! ça va !…

HONORINE.

Mais vous, ma chère amie, que vous vous soyez associée à ça ! Et que, sans me prévenir, vous soyez là comme un ministre au Conseil, voilà qui me passe !… C’est la première fois de votre vie, sans doute, que vous aurez manqué de tact.

MADAME DE CHEVRIGNY.

Je suis venue vous parler exclusivement du cas d’Henriette, et je ne désire pas me mêler d’autre chose…

DARNIS.

Oui, quand votre premier moment de colère sera passé…

HONORINE.

Moi, colère ? Ah ! vous ne me connaissez pas ! Maintenant que je vous ai dit vertement un non,