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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/389

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prétexte pour ne pas redescendre ?… Qu’est-ce que tu as ?

HONORINE, (s’efforçant de prendre un ton naturel.)

Je suis un peu fatiguée, voilà tout !… tandis que toi, je te trouve bonne mine, tu es rose… Si tu veux rester encore ?

HENRIETTE.

Non, non, mais j’avoue que ça m’a fait du bien de me secouer un peu et de me changer les idées, ce soir.

HONORINE.

Oui, depuis quatre jours nous vivons confinées, hostiles, sans nous adresser la parole… et subitement on vient de reprendre la vie comme auparavant.

HENRIETTE, (tâchant de rire.)

L’armistice ! Dix minutes d’entr’acte !… Les hostilités suspendues.

HONORINE.

Ma chérie… pourquoi reprendre les hostilités. La vie ne vaut pas tant d’ennuis !… Moi aussi, cette soirée m’a dégourdi les idées… J’ai beaucoup réfléchi dans ces lumières… dans ce bruit… sans en avoir l’air… Rirette, je vais t’annoncer une grande nouvelle ! une grande résolution… qui, je crois, te causera quelque plaisir et à laquelle tu ne t’attends pas du tout… (Un temps…) Je suis décidée à épouser Monsieur Martin Puech.

HENRIETTE.

Maman, voyons ! pourquoi me dire ça ?

HONORINE.

Mais je te le dis le plus sérieusement du monde !