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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/40

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LORÉDAN.

Ça vous portera bonheur. Ma pierre de lune.

LIANE.

C’est vrai ? Bon. J’ai besoin de fétiche en ce moment. Je vous l’achète cinquante louis.

LORÉDAN, (avec vivacité.)

La voilà. Elle vaut la moitié moins. Pourquoi ? Pas heureuse !

LIANE.

Peut-être !

LORÉDAN.

Il ne vous trompe pas ?

LIANE.

Il n’en a même pas l’envie, c’est pire. Oh ! je ne me plains de rien, positivement. Je préciserais mal. Enfin, il vient moins, il ne reste plus. Depuis trois jours il n’a pas mis les pieds ici… il paraît qu’il ne quitte pas la Chambre.

LORÉDAN.

Laquelle ?… Ah !… l’autre ! celle des députés. Oui, il y a les grèves des postiers.

LIANE.

Puis il marie sa fille. Il va la caser, à ce qu’il paraît.

LORÉDAN.

Bon débarras pour vous. Ça vous rapprochera peut-être…

LIANE.

Peut-être.

LORÉDAN.

Et puis l’amour après tant de temps ! Pourvu qu’il vous reste, lui, même sans l’amour !