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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/98

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NATHALIE, (rentrant et apportant le journal.)

Voilà, Monsieur.

(On se précipite.)
RAYMOND.

Discours de Monsieur Rantz à la Chambre…

LE JOCKEY, (mâchonnant son cigare.)

Vieux rosse ! Vieux rosse !

MAURICE, (empoigne le journal et s’assied sur un tabouret haut, les autres écoutent.)

Le titre, voyons : L’apaisement. Les postiers ont capitulé. Discours de Monsieur Rantz, là, dans le bas de la page : Messieurs, je suis heureux d’apporter à la Chambre la certitude de l’apaisement. À la demande d’arbitrage que les délégués des postiers avaient proposée au gouvernement, celui-ci a cru devoir répondre en faisant valoir les garanties que leur donnerait la création d’un sous-secrétariat d’Etat. Le programme de réorganisation, que j’ai moi-même eu l’honneur d’exposer…

RAYMOND.

Et voilà pourquoi je suis orléaniste !

MAURICE.

Les agents des postes, grâce à la sagacité et à la modération dont nous avons fait preuve… (Une voix, à l’extrême droite.)

LE JOCKEY.

Vieux rosse !

RAYMOND.

Allez ! Allez ! Rasante la déclaration ! Nous n’en finissons plus. Lisons ensemble.

(Pendant que les hommes lisent, appuyés sur la table, Maloute et Aline rangent une corbeille à ouvrage.)