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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/169

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rible crédit. Quelle dégradation de nous-mêmes !… Quelle honte !

MARCELLE.

Allons donc ! Dans trois ou quatre mois personne à Paris n’y pensera plus.

MADAME BOUGUET.

On dit ces choses-là, Marcelle, mais le coup est porté. La campagne fera le tour du monde officiel et dans tous les pays. Ma vie intime, je la guérirai, mais ma vie publique, notre sacrée vie publique !… (Elle redresse la tête avec orgueil.) Bah ! tu portes un bien beau nom tout de même, ma fille ! (On frappe.) Entrez…

(Vernier entre apportant le courrier.)
VERNIER.

Votre correspondance, Madame.

MADAME BOUGUET.

Donnez… (Du même ton indifférent que tout à l’heure.) Monsieur Bouguet n’est pas rentré ?

VERNIER.

Non, Madame, je ne crois pas… Je ne m’en suis pas informé… C’est tout ?

MADAME BOUGUET.

Pour le moment.

(Quand l’interne va sortir, Marcelle l’appelle.)
MARCELLE, (bas.)

Oh ! je meurs d’impatience… Avez-vous des nouvelles ?… Des nouvelles pour l’amour de Dieu ! Cinq heures ! Et papa n’est pas rentré. On devrait nous téléphoner.

VERNIER.

Mais, Mademoiselle, c’est la preuve même que tout s’est bien passé.