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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/277

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étonné que cette affaire fût confiée à un jeune architecte.

BOCQUET.

Pour cette considérable affaire, dont il avait la direction, il a fait choix d’un entrepreneur, lequel… voulant obtenir cette grosse commande… oh ! sans conclure avec mon fils une tractation, à proprement parler… lui a avancé pas mal d’argent… une grosse somme… Je ne le sais que depuis huit jours seulement !

FRÉDÉRIQUE.

C’est joli !…

BOCQUET.

Cet entrepreneur véreux n’a pas pu faire face à ses engagements. À l’heure actuelle, c’est sa faillite qui va être déclarée ! Avec une mauvaise foi insigne, il accuse de son découvert les avances illicites faites à mon fils !… C’est très exagéré, mais il a des reçus, il va les produire pour se justifier et détourner les responsabilités. Enfin, vous entrevoyez la situation d’ici : elle n’est pas belle !… Je ne la jugerais pas désespérée, pourtant, car il ne serait pas impossible à mon fils, quelle qu’ait été sa légèreté, de démontrer qu’il fut un architecte un peu téméraire que sa jeunesse rendait inexpérimenté… Peut-être trouverait-il même un peu de pitié chez ses commanditaires qui sont contents de ses travaux… mais voici ce qu’il y a de pire…

FRÉDÉRIQUE.

Car, en effet, Monsieur, tout ceci est assez vil, malpropre ; je suis désolée de savoir que ce garçon, pour lequel j’ai eu de l’estime, en est descendu là… mais…