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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/287

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Monsieur ! Je n’ai pas besoin de plus amples renseignements… Bonsoir… Bonsoir, Madame…

(Elle passe devant le bureau.)
MADAME BOCQUET.

Quoi que vous fassiez — lettre ou démarche — et même si l’une ou l’autre ne servent à rien, — laissez-moi vous exprimer ma reconnaissance… de nous avoir aidés, de…

BOCQUET, (avec un élan gêné.)

Et moi aussi, Madame, je…

FRÉDÉRIQUE.

Je vous en dispense ! Vous n’avez pas plus à me remercier du peu que j’aurai fait que je n’ai au fond à vous en vouloir de vous être adressés à moi… J’ai réfléchi, en effet, qu’il pouvait y avoir une sorte de devoir, une compassion suprême, pour moi, à me joindre à tous ceux qui ont porté quelque intérêt à ce malheureux fou… mais si, pour une raison ou pour une autre, comme je le redoute, d’ailleurs, cette démarche n’a rien modifié aux événements, je désire que ce soit ici notre dernière entrevue. Tenez-vous-le pour dit, n’est-ce pas ?

MADAME BOCQUET.

Je n’en attendais pas autant de vous.

FRÉDÉRIQUE, (comme si elle était humiliée de la réflexion.)

Je n’en attendais pas autant de moi-même ! (Elle va à la porte de gauche et appelle un domestique.) Maxime !… reconduisez… Bonsoir… Ici, à gauche, puis vous tournerez à droite !… Monsieur !

(Salut vague. Poignée de main froide. Le couple sort, gêné, guindé et déférent. La porte se referme, elle reste seule quelques instants, méditant. La porte de droite s’ouvre. Madame Desroyer entre…)