Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/59

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MADAME BOUGUET.

Pas le moins du monde, Edwige, tu es ici chez toi, mais on m’apprend à l’instant certaines choses et je veux te les communiquer. Si un parti superbe se présentait pour toi, que dirais-tu ?

EDWIGE.

Mon Dieu, Madame, vous m’embarrassez beaucoup… Je ne sais ce que je dois répondre.

MADAME BOUGUET.

Ce que tu penses exactement… (À son mari qui découpe une revue.) N’est-ce pas, Laurent ?

BOUGUET, (levant la tête.)

Pas autre chose.

EDWIGE, (après un silence.)

Eh bien, dans ce cas, je répondrais que le mariage n’entre pas dans mes idées… du moins, pour l’instant.

MADAME BOUGUET.

Peut-on connaître les raisons ?

EDWIGE.

La première, c’est que je suis bien jeune… Ensuite, je n’y ai jamais songé… non, véritablement… Je préfère mon indépendance.

MADAME BOUGUET, (sèchement.)

Mais, tu ne l’as pas ici, mon enfant.

EDWIGE.

Je vis au milieu d’êtres chers qu’il me peinerait atrocement de quitter, que je ne quitterai que dans le cas où l’on m’en prierait… mais, s’il le faut, je peux m’élever par mes propres moyens…

MADAME BOUGUET.

Cependant, si le parti était, comme on dit,