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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/75

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le mort s’est trompé d’étage

- LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE CHAPITRE XI Mme Baratteau, la concierge de l’ancien hôtel d’Armancé, rue Saint-Guillaume, assise près de la fenêtre de sa loge, reprisait des chaussettes et se distrayait de cette occupation fastidieuse en levant le nez de temps à autre pour regarder les passants. Pauvre distraction ! la rue Saint-Guillaume est d’un calme provincial, surtout par un brûlant après-midi d’été. Pourtant la figure de la brave femme s’éclaira soudain : Tiens voilà le monsieur d’hier ! Je me demande s’il vient ici ? Il y venait, effectivement. Toujours aimable et courtois, il entra dans la loge en s’excusant : il avait quelques renseignements à demander. Dis- crètement, il montra sa carte. Et la concierge passa sa langue sur sa lèvre comme pour savourer à l’avance le haut goût des potins qu’elle allait, débiter. — 73 Vous connaissiez certainement le personnel de la famille d’Armancé. Ce pauvre Victor ! Sa mort tragique a dû bien vous surprendre, fit l’ins- pecteur avec un air de componction. Ah ! vous pouvez le dire ! Un homme si bien, si distingué, aimable, et tout ! Lamblin la regarda curieusement. C’était une note nouvelle : il n’avait pas encore entendu le los de Victor. Ah ! si, pourtant, le banquier Arnaud l’appréciait… Décidément, l’homme est un être ondoyant et divers.