Aller au contenu

Page:Baudoin - Jolis péchés des nymphes du Palais-Royal, 1882.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
VII
PRÉLIMINAIRE

rituelle Sapho, érotique Arnould ; répandez sur nos écrits ce charme heureux qui touche ; aiguisez nos traits du sel piquant de la saillie et donnez à notre imagination le séduisant délire de la vôtre ; dites-nous surtout comment, sans effaroucher de chastes et pudibonds regards, on peut narrer les historiettes les plus chatouilleuses, les gaudrioles les plus piquantes ; et toi, immortel Piron, le patriarche des poètes galants, apprends-nous encore sur quel ton on doit parler des folies de Vénus ; non de ce style graveleux qui n’admet aucune gaze et déshabille la volupté sans ménagement, mais avec cette délicatesse charmante qui ne soulève la ceinture de Vénus qu’à l’abri des ombres les plus épaisses, et ne parle jamais du libertinage en expressions libertines.

Tour à tour narratrices et confidentes, nous allons donc, mes tendres amies, prendre alternativement la plume dans ces importantes révélations ; car vous n’exigerez pas sans doute, malgré mon zèle, que je demeure toujours seule chargée du soin de blanchir votre linge sale…

Allons, puisque vous exigez que ce soit moi qui commence, je me résigne ; vous reconnaîtrez