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Page:Baudry - Rue Principale 1 les Lortie, 1940.djvu/231

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LES LORTIE

de faire le malin, toutes les clauses de notre petite entente. Si vous préférez refuser, eh bien, mon Dieu, c’est fort simple, il ne nous restera pas d’autre solution que celle de remettre officiellement toute l’affaire entre les mains de la police. Ce qui signifiera votre arrestation immédiate que, j’en suis sûr, mon ami Bob effectuera avec le plus grand des plaisirs.

— Oui, un peu ! approuva Bob.

Sans trop bien savoir pourquoi, Sénécal s’était repris à espérer.

— Qu’est-ce que c’est, dit-il, qu’est-ce que c’est votre proposition ?

— Oh ! fit Bernard, il ne faudrait pas vous imaginer qu’on cherche à vous épargner. Vous iriez en prison pour vingt ans, et même pour le restant de vos jours, que ça ne nous ferait pas de peine ni à l’un ni à l’autre. Seulement nous voulons éviter de perdre du temps. Nous savons fort bien que si nous vous faisons arrêter aujourd’hui, il se passera des semaines et même des mois avant que votre cas ne soit réglé, et avant qu’André et Simonne n’entrent en possession de ce qui leur appartient.

— Et puis ?

— Alors, comme nous voulons surtout abréger l’exil de votre neveu, nous allons vous donner une chance de restituer de votre plein gré, tout de suite, ce que la loi vous forcerait certainement à rendre à l’issue du procès.

— Puis… puis, fit Sénécal, vous me ferez pas arrêter ?

— Non, non on ne vous fera pas arrêter si vous faites exactement ce qu’on va vous dire de faire.

— Qu’est-ce que… qu’est-ce que c’est que vous voulez que je fasse ?