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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/11

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

mettait à la féconder un empressement déférent et un zèle religieux ; c’était là, pour le Romain monogame, un rite sacré, geste auguste ordonné en vue de la permanence de la Gens. Mais la moralité publique ne lui interdisait nullement de chercher, auprès des courtisanes ou des esclaves domestiques, l’apaisement des fièvres que le cruel Amour allumait dans ses chairs.

Le catholicisme eut beau abolir le droit de répudiation et consacrer l’indissolubilité du mariage, ayant conservé le principe de l’infériorité de la femme, il fut impuissant à supprimer la polygamie effective du mari. Celui-ci, il est vrai, continua de contracter avec sa femme un engagement bilatéral de fidélité conjugale ; pratiquement, il s’en libéra, quoiqu’il en exigeât l’exécution de la part de l’épouse. Ses exigences furent codifiées, les lois civiles et religieuses s’accordant