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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/150

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

préoccupés de suggérer quelque remède efficace à ce mal pressant. L’un et l’autre, se tenant à égale distance des opinions extrêmes, ont récusé les utopies des précieuses féministes, mais ont combattu vigoureusement les exagérations conservatrices de ces « dévots » fanatiques et de ces « barbons » jaloux, dont Molière, dès le début de sa carrière à Paris, traçait un portrait caricatural, et d’autant plus ressemblant, en Sganarelle et en Arnolphe.

Qu’on relise, à ce point de vue, l’œuvre du comique : on s’apercevra qu’il ne fut vraiment ni féministe, ni antiféministe exclusivement, mais l’un et l’autre alternativement, et quelquefois simultanément, je veux dire dans la même comédie (les Femmes savantes, par exemple). Molière, assurément, a subi l’influence intellectuelle de la préciosité ; sans aucun doute, la vie de bohème en province, la vie de théâtre à Paris, l’ont débarrassé