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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/162

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

de ce terrible scandale la matière d’un drame lugubre ou d’une tragédie macabre. La Devineresse est une féerie ; le drame y est à dessein noyé dans la splendeur du spectacle ; sorciers et sorcières y sont présentés, non comme d’abominables criminels, mais comme d’habiles prestidigitateurs, ou de vulgaires escrocs, tandis que La Voisin, sous un pseudonyme transparent, y fait figure de somptueuse pythonisse, experte surtout dans l’art d’exploiter la crédulité humaine.

En vérité, ce n’est pas seulement un gouvernement libéral qui manquait au grand siècle pour réaliser les généreuses utopies des précieuses, c’est bien aussi le sens moral : en quoi, diront les féministes, il ressemblait au nôtre, comme un frère.

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