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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/19

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

Mais la femme y gagna aussi, en indépendance, peut-être plus encore qu’elle ne donna lorsqu’elle communiqua au courtisan et au littérateur ses qualités d’élégance, de finesse, de distinction et de grâce.

Reine dans le salon, elle ne pouvait plus, dans l’intimité domestique, se résoudre à la sujétion ancienne.

Les maris les plus ombrageux se durent à eux-mêmes de s’incliner devant les obligations que leurs femmes s’étaient créées en visitant les ruelles et en recevant dans leurs propres alcôves les gens du « bel air ».

Ainsi la femme française conquit une liberté inconnue aux femmes des autres pays de l’Europe. Mais quiconque goûte une fois à ce fruit de l’arbre de vie reste en proie à une faim insatiable qui l’incite à s’en vouloir repaître chaque jour davantage.