Aller au contenu

Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/58

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

& ne se soucient que de leur plaisir : Monsieur le Comte est party, adjoûta-elle, & puis rougissant et se cachant, elle ne voulut iamais rien dire, sinon qu’il n’y auoit tyran plus barbare ny plus cruel que le mariage, et cette cruelle seruitude d’une pauure femme. »

Mais on dira qu’après tout, l’abbé de Pure a écrit un roman satirique, et que, intervenant après le discours d’une précieuse exaltée, il se moque à la fois des colères d’Eulalie et des plaintes des femmes, à qui pèsent les soucis de la maternité. Cette crainte des douleurs de l’accouchement et cette répulsion pour les grossesses multipliées, qui risquaient de compromettre leur beauté et de les reléguer hors de la vie de société qu’elles adoraient, n’en habitaient pas moins le cœur des femmes de l’aristocratie et particulièrement celui des précieuses les plus authentiques. Mme de Sévigné, la