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Page:Baumal - Le Féminisme au temps de Molière, 1926.pdf/62

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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

traire. Mme de Sévigné vit dans la terreur obsédante d’un nouvel « accident ».

« Vous voyez bien que je vous écris comme à une femme qui sera dans son vingt-deuxième ou vingt-troisième jour de couche. Je commence même à penser qu’il est temps de faire souvenir à M. de Grignan de la parole qu’il m’a donnée. Enfin songez que voici la troisième fois que vous accouchez. Si vous le gouvernez un peu, demandez-lui cette grâce en faveur du joli présent que vous lui avez fait. Voici un autre raisonnement : vous êtes bien plus malade que si on vous avait rouée, cela est certain ; ne serait-il pas au désespoir, s’il vous aime, que tous les ans vous souffrissiez un pareil supplice ? Ne craint-il point, à la fin, de vous perdre ? Après toutes ces bonnes raisons, je n’ai plus rien à lui dire, sinon que, par ma foi, je n’irai pas en Provence si vous êtes grosse… »