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Page:Bayle - Dictionnaire historique et critique (1820) - Tome 1.djvu/161

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ACCIUS

dole[* 1] ; un Traité de Laudibus urbis Romæ ; le Panégyrique de la ville de Naples, récité dans le chapitre général de l’ordre ; et la Chronique du couvent de Saint-Marc de Florence. Il rassembla en un volume les Épigrammes grecques de Politien, et les publia l’an 1495[a].

Ambroise d’Altamura, que j’ai suivi pas à pas dans cet article, s’est apparemment dispensé des lois de l’exactitude ; car voici ce que M. de la Monnaie m’a écrit : Des ouvrages de Zénobe Acciaioli nous n’avons que la traduction du livre d’Eusèbe contre Hiéroclès, celle d’Olympiodore sur l’Ecclésiaste, et celle de Théodoret, de la Guérison des fausses opinions des Gentils. Les poésies dont parle Gyraldus, soit grecques, soit latines, n’ont jamais été imprimées. Quelques-uns croient qu’il ne mourut qu’en 1537, parce que Jérôme Aléandre, son successeur dans la charge de bibliothécaire du Vatican, ne commença que la même année à remplir cette place, ainsi que Zénobe l’avait remplie l’an 1518, après Philippe Beroalde le jeune, mort la même année.

  1. * Il n’y en a qu’une, dit Joly, et elle est adressée à Jean-François Pic de la Mirandole.
  1. Tiré d’Ambroise, d’Altamura, Bibliot. Ordin. Prædicat. pag. 243.

ACCIUS (Lucius), poëte tragique latin, fils d’un affranchi (A), serait né sous le consulat d’Hostilius Mancinus et d’Atilius Serranus, l’an de Rome 583, si nous en croyions la Chronologie de saint Jérôme. Mais nous montrerons ci-dessous qu’il n’y a pas trop de lieu de s’y fier (B). Il se fit connaître avant la mort de Pacuvius ; car on représenta l’une de ses pièces la même année que Pacuvius (C) produisit sur le théâtre une pièce de sa façon. Celui-ci avait alors quatre-vingts ans ; l’autre n’en avait que trente. On ne sait point le nom de la pièce qu’Accius fournit cette année-là ; mais on sait celui de plusieurs de ses tragédies par le moyen de quelques auteurs qui les ont citées[a]. Il prit les plus grands sujets qui eussent paru sur le théâtre des Athéniens : Andromaque, Andromède, Atrée, Clytemnestre, Médée (D), Méléagre, Philoctète, la Thébaïde, Terée, les Troades, etc. Il n’emprunta pas toujours des Grecs la matière de ses pièces : il en fit une dont le sujet fut entièrement romain : elle s’appelait Brutus (E), et traitait de la destitution de Tarquin. S’il est vrai qu’il ait fait une pièce intitulée les Noces, et une autre intitulée le Marchand[b], on aurait raison de croire qu’il faisait aussi des comédies (F). Il ne se borna pas à faire des pièces de théâtre : il composa quelques autres livres, et nommément des Annales, que Macrobe, Priscien, Festus et Nonius Marcellus ont citées. Il eut pour ami et pour patron Décimus Brutus, qui fut consul l’an de Rome 615, et qui remporta en Espagne plusieurs victoires qui lui valurent l’honneur du triomphe quelque temps

  1. Nonius Marcellus, Varron, Aulu-Gelle. etc.
  2. Vossius, de Poët l. t. pag. 7, cite ces deux pièces ; et la dernière sur l’autorité de Varron : je n’ai point trouvé cela dans Varron.