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Page:Bayle - Dictionnaire historique et critique (1820) - Tome 1.djvu/18

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iv
DISCOURS PRÉLIMINAIRE

jusqu’à environ la lettre P[1]. Cette seconde composition, faite rapidement et sans que l’auteur en revît les épreuves, fourmille de fautes. Bayle la désavoua et signala quelques-unes des erreurs grossières qui la déparent[2]. Il n’est donc point indifférent pour ceux qui recherchent l’édition de 1697 d’examiner de quel tirage sont les feuilles des exemplaires. Mais comme on n’a ni de signe de reconnaissance pour chaque feuille, ni la certitude que l’assembleur ou brocheur n’ait pas mêlé les feuilles des deux tirages, on ne peut guère s’en rapporter à cette édition pour le 1er. volume et la 1re. partie du second. Cependant quelques personnes tiennent encore à cette première édition, que recommande en effet un journal qui s’imprimait en Hollande.

« Quelques simples curieux, plus satisfaits de quelques plaisanteries un peu vives que de quelque bonne et judicieuse remarque de littérature et de critique, la recherchent avec grand soin, parce que ces plaisanteries ne se trouvent plus dans les articles Diogène, Hipparchia, Laïs, Malherbe, Mariana et Le Païs des éditions suivantes. Voilà ce qu’on lit dans la Bigarrure, tome XIX, page 84.

Reste à savoir jusqu’à quel point ces remarques sont exactes ; c’est ce que je vais examiner.

1o. L’article Diogène ne m’a présenté aucune différence ; et il suffit de lire la remarque L, telle qu’on la voit dans toutes les éditions, pour se convaincre qu’on n’a fait dans cet article aucun retranchement.

2o. Sur l’article Hipparchia, il y a quelques observations à faire : 1o. dans la remarque A on lisait, en 1697 : inférer de ce qu’il dit ; depuis, l’auteur a mis : inférer de ses paroles. 2o. Dans la même remarque A on lisait, en 1697 : ce

  1. Œuvres diverses de P. Bayle, IV. 752. On y lit : « avertissement au lecteur. Puisqu’il me reste un peu de papier, je me sers de cette occasion pour avertir le public que les feuilles de mon Dictionnaire, depuis la lettre A jusques environ la lettre P, ayant été réimprimées, sans que j’en aie vu les épreuves, il y est demeuré beaucoup de fautes dont quelques-unes me font dire des absurdités. Par exemple, à la page 846 du Ier, volume, ligne 10 de la remarque C, on a mis Charles VII, au lieu de Charles VI, ce qui rend la suite un galimatias ridicule. À la page 135 du IIe. volume, ligne 1re. de la première colonne, on a mis curieux au lieu de sérieux. Cela renverse le raisonnement et me jette dans la fausseté ; car il s’agit là d’un livre qui n’a rien que de commun. Cette faute, et plusieurs autres, ne se trouvent qu’aux exemplaires réimprimés. »

    Les deux fautes signalées dans cet avertissement ont été corrigées dans les éditions de 1702, etc. Voyez dans l’édition in-8o., tome V, pag. 123, colonne 2, ligne 9 ; et tome VIII, page 278, ligne 27 de la remarque G.

  2. Voyez tome XVI, pages 20 et 191.