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Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 1.djvu/84

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le sort de l’Égypte, nous laissant avancer sur le grand Caire. Le lendemain, à la pointe du jour, je fus chargé par l’état-major de porter un ordre à l’adjudant-général Boyer, qui était à bord d’une chaloupe canonnière chargée d’aller à la découverte. On annonçait la prochaine arrivée de la flottille des mameloucks. Nous montâmes sur le mât de la canonnière, et nous découvrîmes en effet six chaloupes turques qui venaient sur nous ; au même moment survint une de nos demi-galères de renfort. À peine eus-je été remis à terre pour rejoindre le quartier-général, que le combat entre les deux flottilles commença ; il fut d’abord à notre désavantage ; cinq chaloupes turques, qui avaient fait un feu terrible sur nous, en vinrent à l’abordage. Nous fûmes obligés d’abandonner trois chaloupes, et de manœuvrer du côté où l’ennemi avait le moins de forces ; mais notre armée avançait ; la flottille fut dégagée, et une canonnière turque sauta en l’air.

Nous nous trouvions alors à trois lieues