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Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2.djvu/237

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voix me crie du haut du ciel qu’il (le Roi) est tout pour moi ; qu’il me tient lieu de tout ce que j’ai perdu, et que je ne dois jamais l’abandonner. J’y serai fidèle, et la mort seule m’en séparera. »

Comme il n’y avait pas assez de chevaux de poste dans le passage du Strand, je ne devais partir que le lendemain. Dans la soirée du 23, je demandai à Mlle de Choisy ses commissions ; elle me dit que le lendemain, à l’instant de mon départ, elle me donnerait une lettre pour Madame. Effectivement, le 24 à sept heures du matin, pendant que l’on mettait les chevaux à ma voiture, je fus la chercher : à l’instant de quitter Mlle de Choisy, elle me dit : « Allez donc dire adieu à l’abbé Marie, vous lui ferez plaisir. » J’y montai ; je le trouvai dans son lit, assis sur son séant, le teint très-coloré, dans une sueur si abondante qu’il me parut avoir sa chemise trempée ainsi que son bonnet de nuit. Il me dit : « Voyez dans quel état je suis ! j’ai eu toute la nuit une fièvre de cheval. Je suis