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du Dniéper. Le premier corps, celui du maréchal Davoust, auquel j’étais attaché, fut chargé d’enlever les faubourgs. Il s’en rendit maître après un combat des plus acharnés qui dura près de trois heures. L’attaque, qui avait commencé sur toute la ligne, se prolongea jusqu’à dix heures du soir. On lança dans la ville des obus qui y mirent le feu, et pendant la nuit les bivouacs de l’armée furent éclairés par les flammes qui s’élevaient en tourbillons. Barklay profita de l’incendie et de la fatigue de nos troupes, pour se retirer en bon ordre ; et lorsque nous pénétrâmes dans Smolensk, le lendemain matin, cette ville n’offrait plus qu’un amas de ruines, qu’une vaste solitude.

Notre perte dans cette journée fut d’environ douze mille hommes, tant tués que blessés. Celle des Russes fut à peu près égale.

Une partie des bâtimens que l’incendie avait épargnés fut destinée à former des hôpitaux ; on y entassa les blessés. Mais les