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Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/118

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LETTRES DE VOYAGE

maritimes ; Toulon, avec son arsenal et sa flotte et ses vastes chantiers qui en font le principal port militaire de France, après Brest. Je revois Toulon pour la première fois, depuis 1867, époque où j’y débarquai de retour de ma fugue militaire au Mexique.

Après Toulon, toujours en filant à toute vapeur, on aperçoit Le Muy, petite ville où l’on voit encore une tour où les Provençaux s’embusquèrent, en 1536, pour tirer sur Charles-Quint qui était venu les attaquer dans leur pays ; les pauvres diables ne réussirent qu’à tuer le poète espagnol Garcilasso de la Vega que son costume élégant leur fit prendre pour l’empereur. Plus loin Fréjus avec ses arènes romaines et sa cathédrale du XIe siècle. Cette dernière ville était jadis beaucoup plus importante, comme on peut le voir à sa vieille enceinte, cinq fois plus grande que celle d’aujourd’hui. Et puis, St. Raphaël, Cannes, Antibes, villes où les gens du nord viennent se réfugier contre les froidures de leur climat. Enfin, Nice la belle, qui est le rendez-vous de l’aristocratie européenne pendant les mois d’hiver, à cause de son climat exceptionnellement doux et favorable aux personnes atteintes des maladies de la poitrine. Cette ville est