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Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/216

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LETTRES DE VOYAGE

On sait que le Bey Ahmed a concédé gratuitement à la France le sommet de la Byrsa, pour y ériger un sanctuaire en l’honneur du pieux monarque qui avait consacré par sa mort, sinon cet emplacement, du moins l’un des points de cette côte. Il est assez difficile de préciser avec exactitude l’endroit où, le 25 août 1270, Louis IX rendit le dernier soupir. Quoi qu’il en soit, c’est au milieu des ruines de Carthage où son armée était campée, qu’il succomba au fléau qui ravageait ses troupes.

La chapelle dont la première pierre avait été posée le 25 août 1840, fut inaugurée en 1842, avec une certaine pompe.

Sur une assez large enceinte, aplanie avec soin, entourée d’un mur d’appui et au milieu de laquelle s’élève une plate-forme ronde élégamment dallée à compartiments symétriques, et à laquelle on monte par six marches établies circulairement sur tout le pourtour, est construite la chapelle, d’une forme octogone. L’intérieur offre un rond-point entièrement libre au-dessous du dôme. On aperçoit ainsi dès l’entrée, au fond, en face de la porte, l’autel et au-dessus la statue de Saint-Louis, en marbre blanc des Pyrénées, due au ciseau de M. Émile Seurre. L’édifice est bâti en pierre appelée marbre de Soliman, avec des remplissages en pierre de tuf, du sol de Carthage et voûté en brique de Gênes avec enduit de mortier de chaux formant stuc à la manière du pays ; ses fondations s’appuient sur les bases du temple d’Esculape ou Eschmoun, dont l’immense escalier s’avançait sur la mer.

M. Jourdain, chargé de la construction de la chapelle, le fut également, en 1843, de l’exécution des dépendances nécessaires à sa garde, à son entretien, à sa desserte.