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Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/223

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LETTRES DE VOYAGE

De verts pâturages, des sources abondantes, des forêts de chênes-lièges feront plus tard de cette région, m’a-t-on dit, l’une des plus riches de l’Algérie-Tunisie. On passe Duvivier, et après quatorze heures de chemin de fer, on arrive enfin à Bône, ville de 30,000 habitants, commerciale et prospère, qui fut prise en 1830, par l’armée française, sous les ordres du général Damrémont. Comme toutes les villes d’Algérie, Bône possède deux quartiers bien distincts, celui de l’ancienne ville arabe, mal percé, mal bâti, avec ses rues montantes, et le quartier européen avec ses marchés, ses rues droites et larges, ses belles maisons, ses beaux magasins et son animation incessante.

Bône entretenait des relations commerciales avec l’Europe dès le XVIe siècle, et elle comptait alors 300 feux. Son commerce d’importation consiste principalement en matériaux de construction et d’objets fabriqués et d’alimentation. Elle exporte des minerais de fer, de zinc, de plomb et de cuivre, des céréales, du liège, du tanin, des fourrages, des bestiaux et des vins surtout. Bône possède une bibliothèque publique, un musée et une société savante dite Académie d’Hippone, fondée en 1863, et de nombreux établissements