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Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/230

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LETTRES DE VOYAGE

une race de pirates qui furent la terreur des navigateurs européens et qui attirèrent sur eux, à différentes époques, la légitime colère des États de l’Europe.

Duquesne bombarda Alger en 1682 et en 1683. En 1688, le maréchal d’Estrées lança contre la ville plus de 10,000 bombes. La flotte de l’amiral espagnol Angelo Barcelo, en 1782, la couvrit de projectiles — 3,700 bombes, 3,800 boulets, 2,000 grenades. Une année après, en 1784, la même flotte recommença un bombardement identique. Enfin, en 1816, l’Angleterre voulant en finir avec les hardis corsaires algériens qui infestaient la Méditerranée et causaient la ruine de la navigation marchande, prit le prétexte de l’assassinat de plusieurs sujets anglais et envoya l’amiral Exmouth qui, au mois d’avril de la même année, conduisit une escadre en rade d’Alger.

Les huit navires prenant aussitôt leur rang de bataille, ouvrirent sur ce repaire des maîtres de la Méditerranée un feu terrible. Plus de 50,000 projectiles furent lancés. À la suite de cette dure leçon, l’amiral Exmouth obtint l’abolition de l’esclavage.

En 1826, le juif Bacri, créancier du Sultan,