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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 2, Barba, 1806.djvu/236

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dans la nécessité de répondre aux avances d’amitié qu’il lui faisait. Son épouse le tira de peine, et refusa absolument de recevoir chez elle un homme qu’elle avait aimé, et qu’elle aimait peut-être encore un peu.

Nous avons vu le jeune la Noix, gémissant de l’amour qui l’empêchait de se donner tout entier à son épouse ; il n’y avait plus qu’un pas à faire pour sa guérison : la mort de son père la recula de beaucoup. Le bon homme mourut presque subitement ; mais il avait pris les meilleures précautions pour s’assurer de Marianne. Quoiqu’elle se fût mise volontairement dans une maison religieuse, elle n’était pas libre d’en sortir : le vieux père avait fait valoir l’ordre du roi. Marianne ignorait cette circonstance, et ne l’apprit qu’au moment où, se croyant maîtresse de sa destinée, elle voulut retourner chez sa mère. Elle trouva moyen de faire savoir à son amant cette nouvelle circonstance de ses malheurs, et il n’en fallut