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Page:Beaumont - Contes moraux, tome 2, Barba, 1806.djvu/42

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bague fatale fut resserrée, toute la compagnie se trouva dans une confusion inexprimable. Chacun était surpris des extravagantes vérités qu’il avait dites, et de celles qu’avaient dites les autres ; enfin, ne pouvant supporter la vue d’Émilie, ils sortirent, l’un après l’autre, sans oser prononcer un seul mot.

Émilie s’était trop bien trouvée de sa bague, pour n’en pas vouloir faire une seconde expérience. Elle avait un grand nombre d’amans, qui tous aspiraient au bonheur de l’épouser, et qui lui paraissaient également tendres, aimables et vertueux ; cela rendait le choix fort difficile. Elle les rassembla tous un jour, et elle voulut aussi que le plus grand nombre des personnes, avec lesquelles elle était en liaison, s’y trouvassent. Elle était bien aise, en choisissant un époux, d’éprouver si, ceux qu’elle avait jusqu’à ce jour appelés ses amis, pensaient aussi mal sur son compte que ses parens. On se divertit beaucoup, et, sur la fin du jour, Émilie