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Page:Bebel - Les Facéties érotiques de Bebelius, 1908.djvu/17

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PRÉFACE

toutes originales. Beaucoup sont de simples variantes des Fabliaux, des Cent Nouvelles Nouvelles, des Facezie del Piovano Arlotto. Il emprunte abondamment à la littérature latine, profane et chrétienne, aux prêcheurs grotesques du Moyen Age, aux vieux poètes allemands, au Decamerone et aux Facetiæ de mes confrères toscans Boccaccio et Poggio, aux Fables d’Abstemius, aux Facéties d’Augustin Tünger, procurateur de la Cour de Constance, qui circulent manuscrites, et aux propos des amis qui reviennent d’Italie. Mais le docte paysan Bebelius germanise, et à fond, tout ce qu’il touche ; il prodigue les petits tableaux de genre au cadre bien souabe, les anecdotes de terroir et les observations personnelles.

La grande majorité des Facéties n’a pas un caractère spécialement érotique. Ce livre d’or est fort varié : il immortalise, en raccourci, toute la comédie humaine de l’époque. Voici, pêle-mêle, les prêtres qui étalent leur grossièreté et leur ignorance, les juifs qu’on berne, les meuniers qui sont des voleurs, les écoliers errants