Aller au contenu

Page:Bebel - Les Facéties érotiques de Bebelius, 1908.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
71
DE BEBELIUS

çais emprunte à un bourgeois cent florins, et lui remet en gage une chaîne d’or.

Là-dessus, notre Français va trouver la femme du prêteur, jouvencelle fort appétissante, et lui dit :

— « Je t’aime. Ton mari est absent jusqu’à demain. Prends les cent florins que voici, et laisse-moi veiller cette nuit, en ta gracieuse compagnie ! »

L’argent est un corrupteur irrésistible. La belle consent. Le Français passe une nuit charmante.

Le lendemain, vers midi, le bourgeois revient des champs. Alors, notre coquin de Français, qui sort du lit de la grasse Lombarde, se présente chez son prêteur, et, d’un air innocent :

— « Rends-moi ma chaîne d’or. J’ai remboursé tout à l’heure à ta femme les cent florins. »

La jouvencelle, qui ne tient pas à recevoir un coup de stylet au cœur, se garde bien de dire à son jaloux les contingences du remboursement.