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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/131

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point fait de long voyage depuis Haroun Al-Hachid : on ne savait donc plus de quel côté se diriger. Vathek, qui avait de grandes connaissances de la situation des corps célestes, ne savait où il en était sur la terre. Il grondait plus fort encore que le tonnerre, et lâchait quelquefois le mot de potence, qui ne flattait pas bien agréablement les oreilles littéraires. Enfin, ne voulant plus suivre que ses idées, il ordonna de traverser les rochers escarpés, et de prendre un chemin qu’il croyait devoir le conduire en quatre jours à Rocnabad : on eut beau faire des remontrances, son parti était pris.

Les femmes et les eunuques, qui n’avaient jamais rien vu de pareil, frémissaient à l’aspect des gorges des montagnes, et faisaient des cris pitoyables en voyant les horribles précipices qui bordaient le sentier rapide où l’on était. La nuit tomba avant que le cortège eût atteint le sommet du plus haut rocher. Alors, un vent impétueux mit en pièces les rideaux des palan-