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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/135

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plein jour. L’air était rempli de tourbillons d’étincelles, et, le vent les chassant partout, le feu prit à la fougère et aux broussailles. Dans peu, l’incendie fit des progrès rapides ; on vit ramper de toutes parts des serpents au désespoir et qui abandonnaient leur demeure avec des sifflements effroyables. Les chevaux, le nez au vent, hennissaient, battaient du pied, et ruaient sans quartier.

Une des forêts de cèdre qu’on côtoyait alors s’embrasa, et les branches qui pendaient sur le chemin communiquèrent les flammes aux fines mousselines et aux belles tuiles qui couvraient les cages des dames, et elles furent obligées d’en sortir, au hasard de se rompre le col. Vathek, vomissant mille blasphèmes, fut forcé tout comme les autres de mettre ses pieds sacrés à terre.

Jamais rien de pareil n’était arrivé : les dames qui ne savaient pas se tirer d’affaire tombaient dans la fange, pleines de dépit, de honte et de rage. Moi, marcher ! disait