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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/164

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disant ces mois, Vathek étendit ses bras vers la colline, et, Levant les yeux avec une agitation qu’il n’avait jamais sentie, il cherchait à ne pas perdre de vue celle qui l’avait déjà captivé. Mais sa course était aussi difficile à suivre que le vol d’un de ces beaux papillons azurés de Cachemire, si rares et si sémillants.

Vathek, non content de voir Nouronihar, voulait aussi l’entendre, et prêtait avidement l’oreille pour distinguer ses accents. Enfin il entendit qu’elle disait à une de ses compagnes, en chuchotant derrière le petit buisson d’où elle avait jeté le bouquet : Il faut avouer qu’un Calife est une belle chose à voir : mais mon petit Gulchenrouz est bien plus aimable ; une tresse de sa douce chevelure vaut mieux que toute la riche broderie des Indes ; j’aime mieux que ses dents me serrent malicieusement Le doigt que la plus belle bague du trésor impérial. Où l’as-tu laissé, Sutlemémé ? Pourquoi n’est-il pas ici ?

Le Calife inquiet aurait bien voulu en