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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/208

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du bois dans une des grandes forêts de la montagne, et qui, connaissant les routes les plus courtes, arrivèrent dans dix jours à Samarah.

La princesse Carathis jouait aux échecs avec Morakanabad, quand les messagers arrivèrent. Depuis quelques semaines elle avait abandonné les hautes régions de sa tour, parce que tout lui semblait en confusion parmi les astres, lorsqu’elle les consultait pour son fils. Elle avait beau répéter ses fumigations, et s’étendre sur les toits dans l’espérance d’avoir des visions mystiques ; elle ne rêvait que pièces de brocard, bouquets et autres niaiseries pareilles. Tout cela l’avait jetée dans un abattement dont toutes les drogues qu’elle composait ne pouvaient pas la retirer, et sa dernière ressource était Morakanabad, bonhomme, plein d’une honnête confiance, mais qui, dans sa compagnie, ne se trouvait pas sur des roses.

Comme personne ne savait des nouvelles de Vathek, mille histoires ridicules se