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Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/222

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flottantes, sur lesquelles étaient écrits, en caractères d’or brillants comme l’éclair, les noms d’Allah et du Prophète. Alors Gulchenrouz, qui n’était pas encore désabusé sur sa prétendue mort, se crut dans les demeures d’une paix éternelle. Il s’abandonnait sans crainte aux caresses de ses petits amis ; tous se rassemblaient dans le nid du vénérable Génie, et, à l’envi l’un de l’autre, baisaient le front uni, et les belles paupières de leur nouveau camarade. C’est là où, éloigné des tracasseries de la terre, de l’impertinence des harems, de la brutalité des eunuques et de l’inconstance des femmes, il trouva sa véritable place. Heureux, ainsi que ses compagnons, les jours, les mois, les années s’écoulèrent dans cette société paisible : car le Génie, au lieu de combler ses pupilles de périssables richesses et de vaines connaissances, les gratifiait du don d’une perpétuelle enfance.

Carathis, peu accoutumée à voir échapper sa proie, se mit dans une colère épou-