Aller au contenu

Page:Beckford - Vathek, éd. Mallarmé, 1893.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’Aherman et dans les salles d’Argenk où sont peints toutes les créatures raisonnables et les animaux qui habitaient la terre, avant la création de cet être méprisable que vous appelez le père des hommes.

Vathek et Nouronihar se sentirent consolés et rassurés par cette harangue. Ils dirent avec vivacité au Giaour : Conduisez-nous bien vite au lieu où sont ces talismans précieux. — Venez, répondit ce méchant Dive, avec sa grimace perfide, venez, vous posséderez tout ce que notre maître vous promet, et bien davantage. Alors, il leur fit enfiler une longue allée, qui communiquait au tabernacle ; il marchait le premier à grands pas, et ses malheureux disciples le suivaient avec joie. Ils arrivèrent à une salle spacieuse, couverte d’un dôme fort élevé et autour de laquelle on voyait cinquante portes de bronze, fermées avec des cadenas d’acier. Il régnait en ce lieu une obscurité funèbre, et sur des lits d’un cèdre incorruptible étaient étendus les corps décharnés des fameux Rois préadamites, jadis Monarques