Aller au contenu

Page:Beckford - Vathek 1787 Paris.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
153
CONTE ARABE

des trésors des sultans préadamites, de leurs sabres foudroyans, & des talismans qui forceront les Dives à vous ouvrir les souterreins de la montagne de Caf, qui communiquent à ceux-ci. Là, vous trouverez de quoi contenter votre curiosité insatiable. Il ne tiendra qu’à vous de pénétrer dans la forteresse d’Aherman68, & dans les salles d’Argenk69 où sont peintes toutes les créatures raisonnables, & les animaux qui ont habité la terre, avant la création de cet être méprisable que vous appellez le père des hommes.

Vathek & Nouronihar se sentirent consolés & rassurés par cette harangue. Ils dirent avec vivacité au Giaour ; conduisez-nous bien vîte au lieu où sont ces talismans précieux. Venez, répondit ce méchant Dive, avec sa grimace perfide, venez, vous posséderez tout ce que notre maître vous promet, & bien davantage. Alors, il leur fit enfiler une longue allée, qui communiquoit au tabernacle ; il marchoit le premier à grands pas, & ses malheureux disciples le suivoient avec joie. Ils arrivèrent á une salle spacieuse, couverte d’un dôme fort élevé, & autour de laquelle on voyoit cinquante portes de bronze, fermées avec des cadenats d’acier. Il régnoit en ce lieu une