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Page:Bellerive - Brèves apologies de nos auteurs féminins, 1920.djvu/63

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Madeleine

Elle a puisé dans son cœur la substance de son livre. Ce cœur s’est ouvert à tant d’âmes cherchant réconfort et consolation ! Il a été comme une fontaine abondante en eaux vives. Et ceux qui reçurent si bon accueil au “ Royaume des Femmes ”, page où sa plume se multiplie, savent combien le cœur de Madeleine est généreux. Combien lui doivent d’avoir eu justice ? Répondez. Vous êtes légion, artistes, poètes, musiciens, chantres qui avez eu l’appui de sa plume vaillante. Dans cette femme, quand le cœur des hommes vous était indifférent, vous avez trouvé toujours un encouragement pour le talent ; un apôtre pour l’art ; une voix fière pour la justice ; une consolation pour l’infortune.

« Ce qu’elle fut si noblement dans le “ Royaume des Femmes ”, Madeleine l’est dans son livre. “ Vive la France ”, “ Ernest Lafontaine ”, Hommage ”, “ Nelligan ”, “ Le Fort Chambly ”, “ L’âme française ”, “ Tante Lise ”, “ La Sauvage ”, “ Ni berceau, ni tombe ”, toutes ces pages généreuses, émues, parfois mouillées de larmes, nous révèlent la même douce et noble Madeleine. Le long du chemin, c’est toujours le même désir, le même rêve, la même préoccupation, que dis-je ? le même besoin : nous mener vers les humbles, les opprimés, les déshérités, les victimes des abandons. Faire aimer ceux qu’on aime, c’est d’une âme naturellement bonne, c’est aussi d’une âme chrétienne.

« Oui, sur ce livre passe le rayon de la Bonté. La Femme y sourit. Son cœur s’y répand. La Femme mieux que l’Homme, du moins avec de plus fines délicatesses, sait aimer. Ici, une femme incarne magnifiquement cette claire vertu du cœur.