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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/130

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nouveau monde, une carte dressée par un des compagnons de Colomb.

À un fait si étrange il n’y a qu’une seule explication, et elle n’est pas consolante : l’île du Saint-Sauveur ne produisait pas d’or.

Longtemps après sa découverte, lorsqu’il s’agit de la découvrir à nouveau, dans un but purement scientifique, les uns la virent dans une des îles Turques, d’autres dans la grande Inagua, d’autres dans la petite Inagua, le plus grand nombre dans l’île du Chat : Cat-Island, tel est le noble nom dont la biblique Angleterre a rebaptisé l’île du Saint-Sauveur.

Il en alla de la sorte pendant des siècles, si bien qu’en 1836, Humboldt, l’auteur du Cosmos s’écriait : « On a conservé minutieusement les noms et prénoms des marins qui ont prétendu avoir reconnu les premiers une portion d’un monde nouveau, et nous serions réduits à ne pas pouvoir lier ces souvenirs à une localité déterminée, à regarder comme vague et incertain le lieu de la scène ! »

À la suite de longues et savantes recherches, on admet aujourd’hui que la première île découverte par Christophe Colomb, et dont il changea le nom primitif de Guanahari en celui de San Salvador est l’île lucayenne de Mayaguani.