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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/274

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La postérité de Colomb brilla un moment d’un très vif éclat après la mort de son auteur. Celui-ci avait à peine fermé les yeux que son fils Diego, en faveur duquel il avait fondé un majorat, fut d’abord mis en possession d’une faible partie des biens paternels. Bientôt, marié avec doña Maria de Tolède, nièce chérie du duc d’Albe, il dut à cette alliance presque royale de remplacer enfin le traître Ovando dans le gouvernement de Saint-Domingue. Là, sous l’inspiration de ses deux oncles, Barthélemy et Diego, il poursuivit les plans de son père, et rendit à son souverain des services payés d’une même ingratitude, jusqu’à ce que, également rappelé pour rendre compte de ses actes et reconnu de même innocent, il mourut en Espagne, abreuvé des mêmes dégoûts.

Peu de temps auparavant, Barthélemy, créé gouverneur de l’île de Mona, et Diego, le second frère de l’Amiral, étaient morts à Saint-Domingue, près de leur nièce la vice-reine, sans laisser de postérité, non plus que Ferdinand Colomb. Celui-ci survécut à ses oncles jusqu’en 1539. Historien et géographe distingué, on a de lui la biographie la plus autorisée de son père.

Des cinq enfants que Diego Colomb, fils aîné de l’Amiral, avait eus de doña Maria de Tolède, l’ainé, don Luiz, obtint, en 1537, le titre de duc de la Veragua et de marquis de la Jamaïque, avec un majorat de vingt-cinq lieues carrées sur la terre ferme.

La lignée mâle et légitime de Christophe Colomb s’éteignit en 1578, en la personne du quatrième amiral qui ait eu droit de porter ce grand nom ; mais le titre de duc de la Veragua est encore aujourd’hui porté avec distinction par une branche collatérale de l’illustre maison de Colomb.