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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/34

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de foi, qu’il avait le front haut, la lèvre inférieure légèrement proéminente et le menton orné d’une fossette.

La vue, l’ouïe étaient chez lui d’une rare puissance, et l’odorat d’une finesse exquise, aussi aimait-il les parfums, Même dans ses campagnes, au dire d’Oviedo(d), digne d’être traduit par un valet de chambre, son linge, qu’il avait autant que possible fort beau, était parfumé ainsi que ses gants au moyen de sachets d’essences, ou surtout de fleurs desséchées. Mais là s’arrêtait sa sensualité ; sobre par goût et par système Colomb doit être ajouté à la liste des grands hommes qui se réduisirent le plus possible à un régime végétal, et préférèrent l’eau au vin.

Ajoutons que son goût pour une mise simple, goût que les circonstances favorisèrent trop souvent, n’excluait pas chez lui le soin le plus minutieux de ses habits et de sa personne, même lorsqu’il porta le costume d’affilié du tiers ordre de Saint-François, comme il le fit toutes les fois que les circonstances le lui permirent.

Il est du reste fort difficile de retracer exactement la jeunesse de Christophe Colomb. Les renseignements que l’on a sur la première partie de sa vie sont assez nombreux ; mais trop vagues, pour qu’on puisse en composer une histoire suivie et authentique. Rien, par exemple, n’y rappelle et ne permet de rapporter à une époque fixe un fait de guerre trop avéré d’ailleurs, et trop intéressant pour que nous l’omettions ici.

Christophe Colomb, suivant l’historien Bossi, commandait un des vaisseaux de Colomb el Mozo, en croisière sur les côtes de Portugal, lorsqu’au point du jour, entre Lisbonne et le cap Saint-Vincent, parurent quatre galères vénitiennes revenant de Flandres,