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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/92

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décidèrent enfin à concourir de leur bien et de leur personne à l’équipement des trois caravelles, comme à l’aventureuse expédition qu’elles allaient tenter.

Dès lors, tout marche avec plus d’ensemble et de rapidité. Les difficultés s’aplanissent, les murmures s’apaisent, les parents se résignent, les amis entendent raison ; officiers, matelots, se sont mis en règle : leurs affaires, leur conscience, « tout est paré ». Nous sommes aux premières heures du vendredi, 3 août 1492 ; Colomb, après avoir fait la veillée des armes au monastère, est descendu au port, traversant une foule éplorée, agitée, mais respectueuse. Il a accosté la Pinta, et, debout sur le château de poupe, au milieu d’un profond silence, sa voix sonore a commandé de déployer les voiles « au nom de Jésus-Christ ».

La cloche du couvent sonne dans le lointain la messe de l’aurore. Juan Perez, du haut de la falaise, envoie une dernière bénédiction à son ami. La brise lui répond, elle accourt du côté d’où vient la lumière, d’où est venu le salut.