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Page:Belloy - Christophe Colomb et la decouverte du Nouveau Monde, 1889.djvu/94

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Altesses sur les tours de l’Alhambra, et où je vis le roi maure se rendre aux portes de la ville et y baiser les mains royales de Vos Altesses,… aussitôt, dans ce présent mois, et après les informations que j’avais données à Vos Altesses, des terres de l’Inde… Elles pensèrent, en leur qualité de catholiques chrétiens et de princes amis et propagateurs de la sainte foi chrétienne, à envoyer moi, Christophe Colomb, auxdites contrées de l’Inde, pour voir les princes et les peuples et les pays à leur disposition, et l’état de toutes choses, et la manière dont on pourrait s’y prendre pour leur conversion à notre sainte foi. Elles m’ordonnèrent de ne point aller par terre à l’Orient, mais de prendre au contraire la route de l’Occident, par laquelle nous ne savons pas, jusqu’à ce jour, d’une manière positive, que personne ait jamais passé. En conséquence, Vos Altesses me commandèrent de partir avec une flotte suffisante pour lesdites contrées, et à cette occasion elles m’accordèrent de grandes grâces et m’anoblirent, afin que dorénavant je m’appelasse Don, et fusse grand amiral de la mer Océane, et vice-roi et gouverneur perpétuel de toutes les îles et terres dont je ferais la découverte et la conquête, dans ladite mer Océane, et elles décrétèrent que mon fils aîné me succéderait, et qu’il en serait ainsi de génération en génération, à tout jamais. Je vins donc à la ville de Palos, qui est un port de mer, où j’équipai trois vaisseaux très convenables pour une pareille entreprise et je partis dudit port très bien pourvu de beaucoup de vivres et de beaucoup de gens de mer,  » etc.

Ainsi commençaient les précieux Mémoires de Colomb, que son ami, le digne mais peu éclairé Las Casas, a malheureusement